Damien Perrocheau, gérant des Transports – dans une affaire de famille puisque l’entreprise a été créée en 1951 par son grand-père et qu’il est associé à son frère, ils sont basés respectivement à Chatillon et Nantes – a accepté de nous partager sa vision du métier, qui est aussi une passion.

Pouvez-vous nous dire ce qui vous plaît dans ce métier et ce pourquoi vous y êtes venu ?

C’était naturel pour moi : c’est une affaire de famille !

Après ce que j’aime au quotidien, d’abord ce sont les camions ! Mais aussi c’est aussi la part importante de la communication, le relationnel est fondamental, il y a un échange constant.

C’est aussi un métier avec de l’imprévu où l’on ne sait pas ce qu’il se passera : il faut être débrouillard !

 

Quels sont à votre avis les défis auxquels la profession est confrontée actuellement ?

La plus grosse difficulté est de trouver des conducteurs : il n’y a pas assez de main d’œuvre, surtout en Rhône-Alpes et la population de chauffeurs est vieillissante. Les conducteurs deviennent de plus en plus exigeants : ils ne veulent plus partir 24h, il leur faut des horaires établis…. Ce qui n’est pas compatible avec les contraintes du métier.

Les routiers qui travaillent aujourd’hui seront ceux qui partent à la retraite bientôt : ils passaient leur permis poids-lourds durant leur service militaire et ensuite ils travaillaient dans le transport. Aujourd’hui il n’est plus possible de le passer aussi facilement dans l’aermée.

C’est vrai qu’on leur demande plusieurs choses aujourd’hui : réglementation, chronotachygraphe, manipulation des engins, des aspects techniques.

 

Par rapport à cette question de main d’œuvre : pensez-vous que le métier peut attirer des jeunes, et que leur conseilleriez-vous avant de se lancer ?

A mon sens : oui ! Il y a malgré tout de bons arguments : le camion, les voyages et l’autonomie restent attractifs ! Combinés à un bon salaire : on a les moyens d’attirer de nouveaux professionnels malgré un métier qui a gagné en complexité.

J’attirerais son attention sur plusieurs points :

  • Le client de départ : si un jeune veut se lancer dans le transport, il doit avoir un client qui traitera toujours avec ses transports pour s’assurer de la pérennité.
  • Le bon camion : c’est l’outil de travail le plus important. Le camion doit répondre aux normes, il doit avoir un bon contrat d’entretien et une bonne assurance. Le camion doit pouvoir tourner quoi qu’il arrive !
  • La zone de travail : il doit établir une zone où il pourra travailler (au début). Il ne doit pas partir à l’aveugle il doit établir une zone définie où il peut fait les transports (par exemple une région).

Et bien sûr : la passion ! Pour travailler dans le transport, il faut être passionné.

 

Que souhaiteriez-vous changer dans votre métier ?

Les attentes du côté des centrales et des « grosses boîtes » : elles ont beaucoup d’exigences qui sont compliquées à gérer. Il doit donc y avoir une remise en question de ces centrales dans leur gestion et leurs attentes, et peut-être de notre part une meilleure communication sur les enjeux et les contraintes liés au secteur ?